La pédagogie Freinet à Liège
Le début de cette vague se situe en 1985. Quelques enseignants s’intéressent bien individuellement aux pratiques de la pédagogie Freinet, mais rien n’est organisé.
Au printemps 1985, des parents se demandent comment faire éclore à Liège un tel enseignement pour leurs enfants. Une première rencontre entre Françoise David, Danielle Massoz et Henry Landroit [membre du Mouvement Éducation Populaire (Freinet)] produit la demande officielle à Jean-Pierre Digneffe, Échevin de l’Instruction publique, de créer une école Freinet à Liège. Cette demande est soutenue par une pétition qui va être signée par les parents de 180 enfants. Le projet est dès lors jugé viable.
Parmi les arguments mis en avant : l’extension du « libre choix du père de famille du réseau d’enseignement » au libre choix pédagogique; l’accord politique cadre signé en 1982 par la majorité socialiste-écolo qui envisage « d’organiser, en concertation avec les enseignants concernés, l’application de méthodes pédagogiques telle que la pédagogie Freinet, si possible dans deux écoles fondamentales » et « de faire participer les enseignants, les élèves et les parents à l’élaboration d’un projet pédagogique s’inspirant de ces méthodes».
La première école active à Liège est ouverte en septembre 1985 à NANIOT. La nouvelle direction et les enseignants sont volontaires. Une collaboration intense se met en place avec les parents.
1986 : L’échevin consulte toutes les écoles du P.O. pour construire le projet éducatif de la Ville de Liège. Il est entériné le 25 août 1986 par le Conseil communal. Il comporte des valeurs comme : la disponibilité ; la créativité ; l’«autonomie-solidarité» ; le sens social ; la «liberté-responsabilité» ; l’authenticité et l’épanouissement personnel ; la compétence et l’efficacité.
C’est toujours ce projet que les enseignants de la Ville de Liège signent aujourd’hui…
Ce projet d’école active est largement soutenu : les hommes politiques liégeois ; l’échevinat de l’Instruction publique; l’inspection communale (comme cantonale) ; les syndicats ; les enseignants et la direction ; les parents. Aussi en septembre 1987,… l’école Naniot est complète !
En 1988 déjà se profile l’idée d’une continuité dans une école secondaire. Et en septembre 1989, deux classes actives de 1ère secondaire sont mises en place à l’Athénée SAUCY avec quelques enseignants volontaires réunis par Madame Maggy Tilman, Préfète des études. Mais le projet ne parvient pas à s’implanter durablement. Si on ne peut pas parler de classes actives, l’expérience acquise va cependant impacter pendant les années suivantes le travail réalisé avec une bonne partie des classes du 1er degré.
Un autre débat s’impose en 1989 : comme le nombre de demandes d’inscription augmente, faut-il mettre en place une sélection des élèves qui pourraient être inscrits à Naniot ?
Le choix va être de créer une deuxième école active fondamentale au LAVEU. En 1990, les deux écoles sont fédérées sous l’appellation « Groupe scolaire Arnould Clausse ».
En 1996, les parents de ces écoles fondamentales posent une nouvelle demande de création d’une école secondaire active. Monsieur Jules Jasselette, Echevin de l’Instruction publique décide la création de classes actives dans une implantation spécifique (le Lycée de Waha) mais dirigées par le Chef d’établissement de l’Athénée Saucy. L’ensemble devient l’Athénée Maurice Destenay. Les classes seront animées par des enseignants volontaires qui vont se former préalablement pendant l’année scolaire 1997-1998.
Septembre 1998 : 5 classes actives de 1e année accueillent 90 élèves. Chaque année, il y aura la création d’une nouvelle année scolaire jusqu’à la rhétorique en septembre 2003. Cette même année, le nombre d’élèves permet de recréer un nouvel établissement, avec un nouveau matricule officiel et une Direction propre : il porte de nom d’Athénée communal Léonie de Waha. Les premiers rhétoriciens formés en pédagogie active sont diplômés en juin 2004. L’Athénée va voir sa population grandir régulièrement pour approcher des 750 élèves en 2015.
Entretemps, en septembre 2000, une troisième école active fondamentale est ouverte à Belleflamme (Grivegnée) : l’école Demoitelle.
Après le développement pendant près de 10 ans d’une pédagogie proche (approche naturelle de la lecture, pédagogie institutionnelle, ouverture de l’école sur le quartier, multiculturalté), l’école fondamentale Vieille-montagne (quartier Nord/Saint-Léonard) devient la quatrième école active du fondamental en septembre 2009.
En 2011, une nouvelle implantation de l’école Naniot est ouverte rue Longue (maternel + primaire).
Enfin, l’école fondamentale Outremeuse-Liberté devient actuellement une nouvelle école active fondamentale.
Toutes les informations concernant ces écoles – par exemple leurs coordonnées et leurs projets d’établissement – sont lisibles sur le site de l’Instruction publique : www.ecl.be
Depuis 1985 c’est donc un véritable réseau d’écoles Freinet qui couvre l’enseignement fondamental et secondaire dans l’enseignement communal liégeois et cela concerne plus de mille cinq cents élèves et plusieurs centaines d’enseignants. Il faut d’ailleurs ajouter que tous, s’ils sont volontaires, doivent recevoir une formation particulière aux techniques de la pédagogie active qui est assurée par la Haute Ecole de la Ville de Liège/Catégorie pédagogique.